sur la série "d'Elle"
d'Elle
Ce qui m’interpelle si fort, c’est cette histoire du fond de mon histoire. Notre parcours depuis les premières cellules dans cet univers qui serait sans fin. Etre entièrement dépassée et oser, malgré tout, faire le petit bout de chemin possible. Garder confiance dans ce monde dur, très dur et plein de sources d’émerveillement aussi. Tout cela.
Comme marcher vers un arrière lointain, pour retrouver quelque chose de l’Origine et, par là, de ce qui a conduit à ce que cette conscience qui m’habite, minuscule et fragile mais motivée par nécessité intérieure, s’allume dans l’Univers. M’incliner devant lui, ou plutôt devant ce que je perçois de lui, et garder cap dans une quête de sens.
Rencontrer intimement, en expérience intérieure, ce qui me relie au végétal, à l’animal mais surtout, si intensément, au minéral : à la pierre à la terre, au bois, à l’eau. Me savoir vibrante d’ondes parmi des ondes, de lumière, d’eau, de sons… et de tant d’autres échanges subtils dont je ressens les réseaux.
Dans les peintures « d’Elle », les valeurs de blanc et de noir se sont posées, l’une existant par l’autre, au-delà de la notion de vie et mort, lumière et ombre. Les deux ensemble, inséparables, s’accomplissant mutuellement en vibration. La poésie y loge.
Quand une couleur est venue, évidente, ce fut le rouge de cette terre présente aux rituels, terre dont les mythes racontent qu’elle fut la première chair des humains…
Anny Pelouze
(extrait du texte de présentation de l'exposition à l'AMAC Chamalières, 2009)