Claude Haza,
sur les séries exposées en 2016 à la galerie Depardieu, Nice
Série "Fluides"
La petite lumière longe un courant
de mousseline entre deux résilles
de matière vive
Ou peut-être voit-on une nervure
de feuille transposant la sève
le souffle la mémoire
la plante se renouvelant à l’infini
Depuis ce moment bâtisseur
en réseau de gestes assurés
de précision proférée par la nature
en son humide fécondité
Tout ici est reconduit par la main
qui avance dans un aléa de choix
retournant la semence
la sublimant dans son acte créateur
On voit la tonalité flottante
suivre la source arborescente
s’écouler en ses profondeurs
ses nuances intimes sa vivacité
De son pouvoir impondérable
chaque fluide remplit quelque chose
de vital ou de présence nécessaire
pour assurer la vie en cours
Série "Silences"
Des fils tissés
comme si le calme prodiguait
la contemplation d’un ciel
depuis quelque hauteur privilégiée
Où vont tant de silences
parcourant la verticalité des trames
et figurant l’étendue
Peut-être vont-ils relier des intervalles
déployer leurs vibrations
sinon les raccorder à d’infimes signes
transformés en liens providentiels
Par endroits
ce sont des ondes qui stagnent
des souffles invisibles s’enroulent
à travers des formes minuscules
On ne sait par quel rapprochement
les rendre plus précieuses à l’œil
qui découvre ce que le réel donne
au cœur ouvrant l’infini dialogue
avec le concret et l’abstrait du monde
Claude Haza, Poète