Marie-Noël Paschal, La Provence, 18 mai 2014
à propos de la rétrospective Anny Pelouze, Château des Templiers, Gréoux
Des tableaux qui invitent à rêver et méditer
Anny Pelouze transporte le public par l’intermédiaire de ses œuvres dans un monde de symboles.
Si vous avez envie de rêver, allez voir l’exposition d’Anny Pelouze au château des Templiers. On connaissait l’artiste pour la très belle exposition qu’elle avait faite au musée de la Préhistoire de Quinson, « d’Elle », en 2012, puis à Gréoux-les-Bains, en 2013, mais c’est à une rétrospective de son œuvre peint qu’Arlette Hespel-Hanotel convie le public durant tout le mois de mai.
Aussi les tableaux se succèdent-ils avec une grande diversité et une richesse d’invention tout à fait hors du commun. La première salle est consacrée aux dessins, et les symboles, déjà, y sont très clairs : Anny Pelouze, comme elle l’exprime dans un beau texte de la Salle des Gardes, peint pour « tracer dans la matière ces lisières où Visible et Invisible font alliance ». Ce qui intéresse et motive l’artiste, c’est de retrouver l’origine de l’Homme, d’aller « au fond de notre histoire », pour retrouver dans la conscience qui habite chacun de nous, quelque chose du sens de notre Univers, avec humilité, confiance et émerveillement devant son mystère.
Sans nul doute, son cheminement théologique, sa formation de peintre d’icônes apparaissent au fil des « périodes » qui se succèdent, à la fois dans le symbolisme mystique et la technique de peinture, qui fait appel aux pigments crétois et à l’or, voire à la tempera (émulsion à l’œuf). Les noms mêmes qu’Anny Pelouze donne à ses œuvres, comme «trois fois le sept » (éminemment symbolique), « Passage », « Voyage », « La note bleue » (clin d’œil à Chopin) ou à ses différentes périodes, « Veilleurs », « Lisières », témoignent du chemin parcouru et incitent aussi bien à la méditation qu’au rêve.
Car si l’œuvre d’Anny Pelouze contient bien un « message », l’artiste n’impose rien, elle propose : c’est son propre vécu qui s’exprime ici en toute liberté, mais c’est à un voyage spirituel qu’elle invite chacun. On se laisse guider par la beauté des tableaux, foisonnants de symboles. Jean-Pierre Baux, président de l’office de tourisme, remercia Anny Pelouze en ces termes ; « vous nous avez fait rêver »